L’attentat, de Yasmina Khadra

L'attentat

L’attentat aborde le sujet dĂ©licat de la crise israĂ©lo-palestinienne par le biais de la tragĂ©die personnelle. C’est donc Ă  travers le regard d’Amine Jaafari, chirurgien israĂ©lien d’origine palestinienne dont la femme s’avĂšre ĂȘtre une terroriste responsable d’un attentat Ă  Tel Aviv que Khadra dĂ©cortique le phĂ©nomĂšne kamikaze. D’abord incrĂ©dule, Amine finit par accepter la vĂ©ritĂ© et, obsĂ©dĂ© par son besoin de comprendre, dĂ©cide de mener sa propre enquĂȘte en infiltrant le rĂ©seau terroriste.
Continuer la lecture de « L’attentat, de Yasmina Khadra »

Neuromancien, de William Gibson

Neuromancien

Il semble qu’il existe un paradoxe singulier et propre au monde de la SF qui veuille que les auteurs de cyberpunk soient les plus baba-cools et proches-de-la-nature qui soient. Il y a deux mois, pendant les Utopiales, j’entendais ainsi Neal Stephenson, l’auteur de Snowcrash dĂ©clarer qu’il n’utilisait pour Ă©crire ses histoires qu’une feuille de papier et un crayon. Les ordinateurs, il les connaĂźt bien : il sait qu’on ne peut pas s’y fier. Et j’apprenais pas plus tard qu’hier par le Cafard Cosmique que le secret de William Gibson pour Ă©crire Ă©tait de ne jamais regarder face Ă  la tĂ©lĂ©vision. VoilĂ  que ceux qui sont les plus proches de la technologie en sont aussi les plus mĂ©fiants. Etonnant, non ?

Continuer la lecture de « Neuromancien, de William Gibson »

Signé Furax, de Pierre Dac et Francis Blanche

SignĂ© Furax, est une sĂ©rie radiophonique des annĂ©es 50. Pourquoi alors, avoir Ă©crit ce billet dans la rubrique Lectures ? Parce que SignĂ© Furax s’Ă©coute comme un roman, ou plutĂŽt se dĂ©vore comme un cycle, puisque chacun de ses trois volumes remplit une quinzaine de CDs et autant d’heures d’Ă©coute. Tout commence le 15 octobre 1951, lorsque Pierre Dac et Francis Blanche lance sur Radio Programme une sĂ©rie d’Ă©pisodes radiophoniques ayant pour titre Malheur aux barbus, opposant le bandit Edmond Furax aux deux detectives Black et White. MalgrĂ© le succĂšs de la sĂ©rie, l’humour quelque peu irrĂ©verencieux de la sĂ©rie vaut Ă  ses deux auteurs d’ĂȘtre ejectĂ©s de leur radio d’origine. Ce n’est que quelques annĂ©es plus tard, sur la jeune station Europe 1, que naĂźtra &#171 SignĂ© Furax &#187, une nouvelle sĂ©rie centrĂ©e sur le populaire personnage de Furax, rĂ©Ă©ditĂ© rĂ©cemment sous la forme de trois volumes (Ă©quivalent Ă  autant de « saisons » de la sĂ©rie) de quinze CDs chacun. Chef-d’oeuvre hĂ©tĂ©roclite et absurde, la sĂ©rie connait Ă  l’Ă©poque de sa diffusion un succĂšs phĂ©nomĂ©nal. SignĂ© Furax entrera mĂȘme dans l’histoire le jour oĂč, aprĂšs avoir annoncĂ© la dĂ©mission de son gouvernement, Guy Mollet se retire sur cette derniĂšre dĂ©claration : &#171 Veuillez maintenant me pardonner messieurs, mais ça va ĂȘtre l’heure de SignĂ© Furax. &#187 .

Continuer la lecture de « SignĂ© Furax, de Pierre Dac et Francis Blanche »

Des fauves et des hommes

Un lion sympa

Comme tout le parle aujourd’hui du CIO qui doit dĂ©cider dans quelques heures si Paris accueillera ou non les jeux olympiques de 2012 et que je suis sĂ»r que, comme moi, vous en avez dĂ©jĂ  par dessus la tĂȘte, j’ai dĂ©cidĂ© de parler de tout Ă  fait autre chose : les fauves, qui mine de rien ont discrĂštement occupĂ© l’actualitĂ© de ces derniers jours. Ca commence par une jolie histoire, celle d’une jeune ethiopienne de 12 ans, kidnappĂ©e par quelques malotrus dont l’intention Ă©tait de la marier de force. Une pratique courante, semble-t-il, lors de laquelle les jeunes filles sont battues et violĂ©es jusqu’Ă  ce qu’elles consentent au mariage. Heureusement cette fois-ci, les ravisseurs ont Ă©tĂ© interrompus et mĂȘme mis en fuite par une bande de lions qui ont ensuite veillĂ© sur la fillette jusqu’Ă  l’arrivĂ©e de la police – dont la dĂ©pĂȘche ne dit pas si elle a aussi Ă©tĂ© alertĂ©e par les lions. Pourquoi les carnivores se seraient-ils privĂ©s d’une proie aussi facile ? « Une petite fille qui gĂ©mit peut ĂȘtre confondue avec le miaulement d’un lionceau, ce qui pourrait ensuite expliquer que les lions ne l’aient pas dĂ©vorĂ©e », nous explique Stuart Williams, expert en faune sauvage. « Sinon, c’est probablement ce qu’ils auraient fait. »

Continuer la lecture de « Des fauves et des hommes »

Mozbot, un moteur qui vous veut du bien

Le blob mozbot

Diantre, que voilĂ  ? Un dessin prĂ©liminaire pour les mĂ©chants extra-terrestres de La guerre des mondes ? Point du tout, il s’agit du Blob, le gentil logo du nouveau moteur de recherche Mozbot. LancĂ© mercredi dernier dans un milieu oĂč la concurence ne manque pas vraiment, il a tout de mĂȘme l’originalitĂ© d’ĂȘtre uniquement français (Ă  la diffĂ©rence de Yahoo!, MSN ou Google qui ne sont que des dĂ©clinaisons de moteurs amĂ©ricains) et totalement indĂ©pendant (Ă  la diffĂ©rence de Voila, qui appartient Ă  Wanadoo-France TĂ©lĂ©com), puisqu’il est le fruit de la collaboration de trois sociĂ©tĂ©s françaises. En fait, mozbot n’est pas Ă  proprement parler un moteur de recherche puisqu’il se contente de rĂ©cupĂ©rer les rĂ©sultats de Google et de les interprĂ©ter. La mĂȘme recherche sur les deux sites donnera donc toujours les mĂȘmes rĂ©sultats. Mais lĂ  oĂč Mozbot se dĂ©marque, c’est dans l’interpretation et la foule de petits outils qui accompagnent les rĂ©sultats.

Continuer la lecture de « Mozbot, un moteur qui vous veut du bien »

« Un cornichon de la taille de Washington »

La comĂšte Tempel et la sonde Deep Impact (Dessin Nasa)

C’est ainsi que dĂ©crit un responsable de la Nasa la comĂšte Tempel 1, objet de toutes les attentions ces derniers jours et objectif de la mission « Deep Impact » : balancer une « machine Ă  laver » (ou du moins un sonde en ayant la taille) sur la comĂšte en question. Pari rĂ©ussi tĂŽt ce matin, et bien mieux, souvenez-vous, que le deploiement de la voile solaire Cosmos 1 dont on a parlĂ© surtout pour son Ă©chec retentissant. Cette fois, avec la Nasa derriĂšre, et sans missile sovietique retapĂ© pour servir de lanceur, c’est un succĂšs : la sonde Impactor a heurtĂ© la comĂšte ce matin Ă  7h52 (heure de Paris).

Continuer la lecture de « Â«Â Un cornichon de la taille de Washington » »

L’Ă©trange mariage de Monsieur Tim

Une image des Noces FunĂšbres de Tim Burton (Corpse Bride)

C’est en cherchant une info sur Jackie Chan que je suis tombĂ© (allez savoir comment) lĂ -dessus : un nouveau film d’animation par Tim Burton ! Contrairement Ă  ce que laisse supposer le titre français du film « Les noces funĂšbres de Tim Burton » (sic), il n’est pas question ici de son mariage avec Helena Bonham Carter, mais des aventures de Victor, un jeune homme qui aprĂšs avoir Ă©pousĂ© par erreur une mariĂ©e dĂ©cĂ©dĂ©e, se retrouve projetĂ© dans le Royaume des Morts, lequel se rĂ©vĂšle ĂȘtre beaucoup plus joyeux et colorĂ© que celui des vivants. Bref, du Burton comme on l’aime. Alors oui, c’est vrai, le hĂ©ros ressemble beaucoup Ă  Vincent et un peu Ă  Johnny Depp, que le scĂ©nar ressemble beaucoup Ă  celui de Beetlejuice, que l’esthĂ©tique ressemble beaucoup Ă  celle de L’Ă©trange NoĂ«l de Monsieur Jack (notez le petit chien squelette Ă  la fin de la bande-annonce), bref que tout cela fait trĂšs dĂ©jĂ  vu… mais au moins, ça ressemble Ă  du Tim Burton, et c’est tout ce qu’on demande. Gageons qu’aprĂšs avoir touchĂ© le fond avec La planĂšte des singes et amorcĂ© la remontĂ©e avec Big Fish – accordons le bĂ©nĂ©fice du doute Ă  Charlie et la chocolaterie avant de l’avoir vu – Tim Burton’s Corpse Bride (c’est dĂ©jĂ  mieux en VO) a tout pour ĂȘtre la bonne surprise qu’on attend depuis des annĂ©es ! RĂ©ponse en dĂ©cembre.

A voir : La bande annonce (format Quicktime) et le site officiel

L’Ă©nigmatique souris du Laos

Le kha-nyou

« J’ai su immĂ©diatement qu’il s’agissait de quelque chose que je n’avais jamais vu avant« . Une phrase qui pourrait ĂȘtre tirĂ©e d’un film de science-fiction, voire d’un film d’horreur de sĂ©rie B, mais non : c’est au Dr Robert Timmins de la trĂšs respectable Wildlife Conservation Society, sociĂ©tĂ© new-yorkaise de protection de la nature que nous la devons. Et c’est au sujet du kha-nyou, cet Ă©trange rongeur qui ne ressemble effectivement Ă  pas grand-chose, « à mi-chemin entre le rat, l’Ă©cureuil, le cobaye et le chinchilla« . Si pour les scientifiques occidentaux, il s’agit d’un mammifĂšre inconnu et donc d’une dĂ©couverte scientifique comme on n’en fait pas tous les jours, le Laonastes aenigmamus est pourtant bien connu des populations du Laos pour qui il est avant tout un mets succulent que l’on rĂŽtit Ă  la broche. Pour Timmins, il s’agirait en fait mĂȘme d’une famille d’espĂšces totalement nouvelle, ce que les glirologistes (expert en rongeurs : j’ai appris un nouveau mot) contestent pourtant. N’ayant aucune connaissance en la matiĂšre, je ne me permettrais pas d’intervenir dans le dĂ©bat. C’est juste que le nom latin de la bestiole, qui peut se traduire par « l’enigmatique souris du Laos« , m’amusait. Je sais pas vous, mais moi j’adorerais que des extra-terrestres, visitant notre monde des millions d’annĂ©es aprĂšs la disparition de l’humanitĂ©, trouve mon squelette fossilisĂ© et baptise la race humaine : l’Ă©nigmatique humanoĂŻde de la planĂšte Terre.

Source : Le Monde

Illustration : D.R./WILDLIFE CONSERVATION SOCIETY (WCS)

Des nouvelles du front

Pressing aux couleurs de la X-BOX 360

La guerre des consoles fait rage entre les trois grands acteurs du marchĂ©, Nintendo, Sony et Microsoft, Ă  quelques mois de la sortie des consoles de prochaines gĂ©nĂ©rations, respectivement les Revolution, Playstation 3 et X-Box 360. Preuve en est s’il en faut le petit accrochage publicitaire survenu il y a quelques jours dans notre bonne vieille capitale, relatĂ©s par les divers mĂ©dias spĂ©cialisĂ©s. Tout commence par The PSP Factory, un lounge luxueux louĂ© par Sony place de l’Etoile pour prĂ©senter en grandes pompes Ă  la presse française, sa nouvelle console portable, la PSP, avec des invitations disseminĂ©s au compte-goutte. Quelle n’est pas alors la surprise des organisateurs, au premier jour de leur petite sauterie, de voir que le pressing d’en face a Ă©tĂ© redĂ©corĂ© dans la nuit aux couleurs de la X-BOX 360, la console du concurrent Microsoft dont la sortie est prĂ©vue pour la fin de l’annĂ©e, avec un message clair : « Gardez vos forces pour cet hiver« .

Continuer la lecture de « Des nouvelles du front »